JNR 2020 : Hommage à Robert Endewelt
Hommage à Robert Endewelt.
Journée Nationale de la Résistance,
Mercredi 27 Mai 2020.
En cette journée nationale de la résistance, dans les conditions particulières de l’état d’urgence sanitaire, nous venons rendre hommage à un combattant de la première heure, Robert Endewelt.
Robert Endewelt est né à Paris, en 1923, peu après l’arrivée de ses parents, Gitla Dynerman, couturière, et de Szmul Endewelt, tailleur, originaires de Varsovie en Pologne.
Titi parisien, Robert apprend le métier de tailleur avec ses parents et la mécanique en suivant les cours du soir du Conservatoire des Arts et Métiers et devient salarié de la confection après le décès de son père en mai 1940, assumant à 17 ans le rôle de chef de famille auprès de sa mère, son frère et sa sœur.
Robert s’engage dans l’organisation de résistance des jeunes juifs communistes de la MOI.
Robert rappellera souvent que c’était Pétain qui les avait communautarisés avec le Statut des Juifs, première mesure du gouvernement de Vichy. Ces jeunes patriotes allaient devoir mener le combat sur deux fronts car l’engagement particulier dans la section juive de la MOI, afin de regrouper les jeunes de l’immigration, s’imposait dès l’été 1940 du fait des circonstances.
Le YASK, Yiddisher Arbeiter Sport Klub (Club Sportif des Travailleurs Juifs), dans le mouvement de développement du sport porté par le Front Populaire et la FSGT, attire beaucoup de jeunes juifs, et a déjà fourni des volontaires pour les Brigades Internationales, la salle de gymnastique du YASK, 14 rue de Paradis est un lieu de rencontre de cette jeunesse résistante. Robert forme, en janvier-février 1941, un groupe clandestin avec ces jeunes.
Robert et ses camarades vont participer aux trois manifestations de 1941 et des camarades tombent dans le combat, comme Henry Gautherot et Samuel Tyszelman, arrêtés après la manifestation du 13 août à la porte Saint-Denis et fusillés le 19 août.
Il entre ans la clandestinité sous le nom de Gabriel Rapert (« Gaby ») en juin 1942, peu avant la rafle du Vel’ d’Hiv. Robert a tenu a souligner le rôle des jeunes communistes juifs dans la diffusion de l’alerte au moment des grandes rafles de l’été 1942.
En effet, quand la rumeur des rafles avait pu se propager après les premières arrestations, beaucoup de juifs pouvaient hésiter sur les dispositions à prendre; les jeunes de la MOI avec l’organisation Solidarité participèrent efficacement à la diffusion de l’alerte et à la mise à l’abri de milliers de juifs parisiens. C’est ce que Robert fit aussi avec sa propre famille.
Après avoir assuré des responsabilités sur plusieurs arrondissements de Paris, notamment les 3e, 4e, 10e arrondissements, il rejoint le triangle de direction de Paris et de la grande banlieue, avec Henri Krasucki, et une jeune fille, Madeleine Wilenszenski, Mado. Le triangle prépare le passage des jeunes aux groupes armés.
Adam Rayski, responsable de la section juive de la MOI clandestine, assiste aux réunions, assurant la charnière avec la jeunesse de la MOI.
Pour ces groupes de jeunes résistants, après avoir lutté contre la résignation, manifesté, diffusé des appels à la résistance, des tracts et des journaux clandestins, la lutte armée contre l’occupant est engagée.
Malgré toutes les précautions de sécurité, les Brigades spéciales de la Préfecture de police réussissent à engager des filatures et, le 23 mars 43, un coup de filet tombe sur une cinquantaine de résistants. La première grande arrestation dans le secteur juif de la MOI. Henri Krasucki est arrêté. Robert et Mado passent au travers des mailles du filet. Une nouvelle organisation clandestine est alors constituée : « l’Union de la Jeunesse Juive » dont il sera le devint responsable régional parisien jusqu’à la Libération.
L’Union de la Jeunesse Juive (UJJ), recrutait ses membres dans les entreprises du textile et des cuirs et peaux pour y organiser un « travail systématique de sabotage » visant, par exemple, à livrer des articles impropres ou ne résistant pas à l’usage. Chaque branche, gantiers, peaussiers, etc. trouvant les techniques à cette fin.
Ces entreprises, qui employaient une importante main d’œuvre juive, étaient en effet contraintes de travailler pour l’occupant, notamment en fabriquant des vêtements chauds pour les troupes du front russe.
C’est aussi en 1943 qu’est fondée l’UJRE Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide.
En février 1944, trois de ses camarades, Wajsbrot, Rayman et Fingercwajg, figurent sur l’Affiche rouge.
Au printemps 1944, il fut chargé avec d’autres militants d’organiser des milices patriotiques juives. Lors de l’insurrection parisienne d’août 1944, avec environ 200 de ces camarades, il participe aux ultimes combats, dont celui de la caserne de la place de la République.
Engagé volontaire dans le bataillon FFI 51/22 dirigé par Boris Holban (l’un des chefs des FTP-MOI de la Région parisienne), il termina la guerre avec le grade de sergent-chef dans un régiment de tirailleurs algériens, en Allemagne, dans la zone française d’occupation. Il a toujours considéré que cette résistance des juifs était partie intégrante de la Résistance nationale en France.
Après la victoire sur le nazisme, Robert naturellement très attaché à la Paix, en fut aussi un grand militant, responsable parisien du Mouvement de la Paix pendant une décade, et confirma jusqu’au bout son engagement communiste, assurant de nombreuses responsabilités et mandats, jusqu’au jour récent de la fin d’une riche vie de combats, à l’automne 2018.
Robert Endewelt : Présent!
ENDEWELT Robert. Le Dictionnaire Biographique Maitron. Consulté le 27 Mai 2020. https://maitron.fr/spip.php?article24328
Robert Endewelt : Nous avons eu un rôle déterminant dans les heures qui ont précédé la rafle. L’Humanité, Jeudi 18 Octobre, 2018. https://www.humanite.fr/robert-endewelt-nous-avons-eu-un-role-determinant-dans-les-heures-qui-ont-precede-la-rafle-662381 –
Presse Nouvelle Magazine n° 360 – Novembre 2018
Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel. Juifs révolutionnaires : une page d’histoire du Yidichland en France. Paris : Messidor / éditions Sociales, 1987. p.150,190,253-255
Journée Nationale de la Résistance – 75ème anniversaire de la fondation du Conseil National de la Résistance
L’UJRE s’associe à l’appel du Comité Parisien de la Libération, participera aux commémorations du 27 Mai 2020 et fleurira la plaque du 14 rue de Paradis.
Nous reproduisons ici, avec l’image de l’affichette, l’appel à commémoration:
27 Mai 2020: 75ème anniversaire de la défaite sans condition du nazisme et du fascisme
Le 27 Mai 1943, la résistance intérieure française rassemblée autour de Jean Moulin tenait sa première réunion et fondait le Conseil National de la Résistance.
Villes et campagnes de notre pays portent encore aujourd’hui la mémoire des héros et martyrs.
Les mesures sanitaires destinées à lutter contre la pandémie du Covid-19 n’autorisent qu’une présence restreinte pour une manifestation célébrant la Journée Nationale de la Résistance devant le 48 rue du Four, à Paris, lieu de cette rencontre historique.
Tout comme le 8 Mai dernier, 75ème anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie, nous invitons les citoyennes et citoyens – dans le respect des règles sanitaires en vigueur – à aller se recueillir et fleurir les gares, stations de métro ou arrêts de bus, tram, entreprises , bâtiments ou tous lieux publics, plaques de rue, etc… portant le souvenir de la Résistance et des Résistant.e.s.
Ils porteront ainsi la mémoire du CNR et des “jours heureux”, son programme qui, dans la France libérée, conduira le chantier de la reconstruction nationale avec le bel espoir, toujours d’actualité, d’une République de progrès pour tous.
Le Comité Parisien de la Libération, 22 mai 2020
Cécile Rol-Tanguy, grande figure de la Résistance, nous a quittés le 8 mai 2020
Le Comité parisien de la Libération (COPIL), dont l’UJRE est membre, nous informe du décès de Cécile Rol Tanguy survenu ce 8 mai alors que nous célébrions tous le 75ème anniversaire de la victoire sur le nazisme. Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de la famille que nous avons reçu à cette occasion et qui retrace la longue vie de résistance et de lutte qu’elle mena aux côtés de Henri Rol-Tanguy, chef des FFI d’Île de France. Elle l’avait rencontré alors que tous deux participaient à la campagne de solidarité avec l’Espagne républicaine. Ils étaient ensemble au poste de commandement de Rol, place Denfert-Rochereau, pendant les combats de la libération de Paris. C’est elle qui dactylographia l’appel à l’insurrection : Tous aux barricades !
L’UJRE adresse ses condoléances à la famille de Cécile et à tous ses proches.
La famille Rol-Tanguy communique:
Née Cécile LE BIHAN le 10 avril 1919, elle était la fille unique de François LE BIHAN, ouvrier électricien, militant du Parti Communiste Français depuis sa création en 1920 et dirigeant syndical de la CGT, déporté-résistant mort à Auschwitz en 1943 et de Germaine JAGANET, femme au foyer et résistante, elle aussi. L’engagement de Cécile ROL-TANGUY date de 1936, du Front Populaire et de la guerre d’Espagne.
C’est au Syndicat des Métaux CGT de Paris, où elle est employée, qu’elle rencontre Henri TANGUY, dirigeant des métallos parisiens, combattant volontaire dans les Brigades Internationales aux côtés de la République espagnole attaquée par Franco. Ils se marient en 1939, juste avant la guerre durant laquelle il est mobilisé en première ligne.
Dès la fin juin 1940, alors qu’elle vient de perdre leur premier enfant, Françoise, le jour de l’entrée de la Wehrmacht dans Paris, elle rejoint ce qui deviendra la Résistance. Elle tape des tracts, des journaux syndicaux et autres documents illégaux de la CGT interdite et travaille pour les avocats communistes qui défendent les premiers emprisonnés du régime de Vichy.
Le 18 août 1940, elle accueille Henri TANGUY à Paris, tout juste démobilisé. Le jour même, elle le met en contact avec les cadres clandestins de la CGT. Quatre ans plus tard, jour pour jour, elle tapera l’ordre de l’insurrection parisienne que son mari – devenu le colonel ROL, Chef militaire régional des FFI de l’Ile de France – lui dictera à l’aube de la semaine insurrectionnelle victorieuse de la capitale.
Entretemps, le couple a plongé dans la clandestinité dès octobre 1940. Elle vivra alors, aux côtés de son époux dont elle est l’agent de liaison, la vie clandestine des résistants. Elle donnera aussi le jour – en mai 1941 et novembre 1943 – à deux enfants, Hélène et Jean.
Elle participera à la semaine insurrectionnelle de Paris du 19 au 26 août 1944, au cœur de la décision et de l’action, dans le PC souterrain du Colonel ROL, sous la place Denfert-Rochereau. Elle sera la seule femme présente quand le Général De Gaulle recevra l’État-Major des FFI d’Île-de-France, le 26 août 1944 à l’Hôtel de Ville. Cécile et Henri Rol-Tanguy, avec Lucie et Raymond Aubrac, resteront comme les deux couples symboles de la Résistance intérieure française. Après-guerre, elle donnera naissance à deux autres enfants, Claire (1946) et Francis (1953) et demeurera l’indispensable collaboratrice de son mari.
Jusqu’à son dernier souffle, Cécile ROL-TANGUY témoignera de sa fidélité à l’utopie généreuse du communisme, à ses engagements de jeunesse pour la justice sociale et l’émancipation des femmes.
À la suite de son mari, décédé en 2002, Cécile était également Présidente de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance) et Présidente d’Honneur de l’ACER/AVER (Amis des Combattants en Espagne Républicaine / Amicale des Volontaires en Espagne Républicaine). Jusqu’en 2014, elle animera régulièrement des échanges sur la Résistance avec des collégiens et lycéens. Enfin, en août 2019, elle assistera aux cérémonies du 75 e anniversaire de la Libération de Paris.
Monteaux, le 8 mai 2020
Paulette Sarcey
Disparition de Paulette Sarcey, 4 Mai 2020
C’est avec une immense tristesse que nous avons appris ce lundi 4 mai, la mort de Paulette Sarcey à l’âge de 96 ans. Paulette, comme l’appelaient familièrement tous ses amis de l’UJRE, de MRJ-MOI, et de l’AACCE, était née le 11 avril 1924 à Paris de parents immigrés juifs polonais. Son père avait fui les persécutions et la répression syndicale et politique contre les militants d’extrême gauche, en Pologne. A ses enfants Michou et Claude, à ses proches et tous ses amis et camarades de l’UJRE, de l’AACCE et de MRJ-MOI, dont elle était jusqu’à quelques mois une active militante, nous présentons nos condoléances les plus émues. Nous reviendrons plus longuement dans nos prochaines publications sur la vie de cette femme hors pair déportée à Auschwitz-Birkenau, par le convoi 55, le 23 juin 1943. Avec Paulette Sarcey, nous perdons la dernière des mémoires militantes de la résistance juive de la MOI. A sa libération d’Auschwitz en mai 1945, elle travaillera 18 mois pour la CCE avant son départ pour les États-Unis . Pour lui rendre hommage, voici une vidéo tournée chez elle à Montreuil le 20 octobre 2015, où elle raconte comment après sa libération des camps, elle s’est retrouvée à la CCE (Commission Centrale de l’Enfance) au 14 rue de Paradis.
8 Mai : 75ème anniversaire de la capitulation de l’Allemagne nazie
8 MAI 1945 – 8 MAI 2020
Il y a 75 ans, le 8 mai 1945, la capitulation sans condition du IIIe Reich marquait la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et la victoire sur l’Allemagne nazie. Les célébrations des 8 et 9 mai se trouvent bouleversées cette année par la pandémie du coronavirus. Soixante-deux nations ont combattu dans cette guerre d’une ampleur sans précédent qui a entraîné la mort de 50 millions de personnes. Plus de la moitié d’entre elles étaient soviétiques. L’URSS supporta ainsi l’essentiel de l’effort de guerre pendant près de 4 ans.
à l’occasion du 75ème anniversaire de la victoire sur le nazisme,En Occident et en Europe centrale, on s’ingénie aujourd’hui à réécrire l’histoire, comme cet ambassadeur américain qui attribue la libération d’Auschwitz aux USA ! De même le Parlement européen n’a-t-il pas voté le 19 septembre dernier une résolution renvoyant dos à dos l’Allemagne hitlérienne et l’Union soviétique ? La vérité est que Berlin fut prise par la seule Armée rouge et que sans elle, il n’y aurait pas eu de capitulation allemande le 8 mai 1945.
Malgré le confinement actuel, l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide, née en 1943 afin d’unifier dans la lutte pour la libération totale de la France la Résistance juive, issue en particulier de la M.O.I. (Main d’œuvre Immigrée), vous appelle à rendre hommage ce 8 mai aux résistants qui ont permis aux chefs des armées américaine, soviétique, anglaise, française, de recevoir la capitulation, sans condition, de l’Allemagne nazie.
Cet hommage, s’il ne peut cette année être public, est possible à titre individuel, comme vous le verrez ci-dessous dans l’appel du Comité parisien de la Libération dont nous sommes membre, et que nous soutenons tout naturellement, comme nombre d’associations représentatives de la Résistance.
Cet appel a déjà reçu de nombreux retours favorables. Ainsi, avec l’UJRE, MRJ-MOI, l’AACCE, l’Association Nationale Anciens Combattants de la Résistance, l’Association Républicaine des Ancien Combattants, l’Association de défense des Valeurs de la Résistance, l’Amicale Châteaubriant Voves Rouillé Aincourt, Amis des Combattant en Espagne Républicaine, l’Association Nationale des Familles de Fusillés et Massacrés, l’Association des Fusillés du Mont Valérien, Mémoire des Résistants Juifs de la Main d’Oeuvre Immigrée, le Comité départemental du souvenir des fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure, le Comité Local de Châteaubriant et le Comité Local d’Indre, le Mouvement de la Paix, Mémoires Vives, L’Institut d’Histoire Social de la CGT qui a diffusé dans tous le réseau des instituts territoriaux et professionnels, l’Institut d’Histoire social des CGT des cheminots qui appelle tous ses correspondants locaux à prendre des initiatives dans et autour des centres ferroviaires.Journée Nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation
Chaque année le dernier dimanche d’avril cette Journée nationale honore la mémoire des millions d’êtres humains victimes de la déportation dans les camps nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cette date est proche de celles de la découverte de la plupart des camps par l’Armée Rouge et les armées alliées et de la révélation de l’ampleur de l’extermination. A l’heure où les derniers témoins de cette tragédie historique disparaissent, transmettre ce qui s’est passé est une préoccupation constante de toutes les fondations et associations de mémoire.
En cette période de confinement les rassemblements commémoratifs sont impossibles. La communication par Internet joue un rôle essentiel pour nous permettre de rendre hommage à tous les déportés sans distinction et à toutes les victimes du nazisme. Ainsi, malgré la situation nous continuons à lutter contre le négationnisme, contre l’antisémitisme et le racisme, contre toute idéologie menaçant la dignité humaine et la liberté.
C’est en ce sens que nous honorons la mémoire de tous les déportés, de toutes les victimes, de tous les héros.
19 avril 1943 – Le ghetto de Varsovie se soulève
Le plan de liquidation totale de la population juive, conçu par les autorités nazies, a été mis à exécution à Varsovie en 1943. Le ghetto juif est encerclé par les soldats et SS allemands et par les policiers polonais, puis incendié sur ordre du général SS Jürgen Stroop, son commandant. Menée par des jeunes, la résistance clandestine juive déjà organisée et la population juive se soulèvent pendant un mois contre les oppresseurs. Les insurgés juifs mènent un combat héroïque, les forces sont inégales, les moyens de combat disproportionnés. L’insurrection du ghetto de Varsovie s’achèvera tragiquement le 16 mai 1943.
« Le rêve de ma vie s’est réalisé. L’autodéfense du ghetto est une réalité. La résistance juive armée et la vengeance armée se matérialisent. Je suis témoin du merveilleux combat des héros juifs » écrit dans sa dernière lettre Mordechaï Anielewicz, qui dirigea la révolte du ghetto.
Acte de dignité, ces héros avaient choisi leur mort : debout, les armes à la main. Les bourreaux voulaient étouffer leur cri, mais cette tragédie absolue devint le symbole de l’esprit de résistance des Juifs.Dans l’Europe occupée, la France sera le premier pays où la presse clandestine de la section juive de la MOI diffusera le message de cette révolte : « L’horrible massacre de Varsovie (…) bouleversera la conscience humaine et alertera tous les peuples opprimés»(éditorial du 14 juin 1943 du journal clandestin du MNCR, “J’accuse“).
Il nous incombe à tous de rappeler la résistance des insurgés du ghetto, leur lutte pour la dignité et la liberté, et de perpétuer cet esprit de résistance.
Restons vigilants : « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ».
En Allemagne, encore un attentat criminel
Jusqu’à Quand? Jusqu’à Quoi?
Le 2 juin 2019 un terroriste néonazi assassinait chez lui l’homme politique allemand CDU/CSU Walter Lübcke, parce qu’il défendait la politique d’accueil des réfugiés.
Le 9 octobre 2019, jour de la fête juive de Yom Kippour, un attentat antisémite (avec répercussions parmi des personnes d’origine turque) avait lieu contre la synagogue de Halle- sur- Saale en Allemagne : deux morts et deux blessés graves sont à déplorer. L’auteur se revendiquait lui même comme antisémite, négationniste, néonazi et antiféministe.
Hier, 19 février 2020, un attentat a été commis à Hanau, en Allemagne. La fusillade visait des bars tenus par des Kurdes. Elle a fait neuf victimes décédées et cinq blessés graves. L’auteur, d’extrême droite, a reconnu par un écrit ses motivations xénophobes.
Si l’Allemagne n’est pas le seul pays d’Europe centrale dans lequel se développe une idéologie antisémite, xénophobe et raciste, c’est dans ce pays qu’ont eu lieu les actes les plus meurtriers.
L’UJRE manifeste sa solidarité avec les victimes.
Elle dénonce la responsabilité, en Europe, de tous les dirigeants qui, pratiquant une politique incapable de satisfaire les besoins sociaux de leurs concitoyens, tentent de détourner la colère populaire vers des boucs émissaires en flattant les sentiments identitaires et nationalistes sous des formes diverses.
Elle invite toutes les forces démocratiques en Europe à se mobiliser pour faire barrage avant que la vague raciste et antisémite ne les submerge.
Projection du film "Pas en mon nom"
Pas en mon nom !
Ce samedi 8 Février, en présence de son réalisateur, Daniel Kupferstein, avec Rony Brauman et Bernard Bloch, le film “Pas en mon nom” a été projeté dans le local de l’UJRE, 14 rue de Paradis, où, même en se serrant, notre salle était trop petite pour l’affluence. Nous prévoyons donc, une nouvelle projection dans nos locaux ou dans une salle plus grande.
Le débat qui a suivi la projection était passionnant, bien sûr, on en parlera dans la prochaine Presse Nouvelle Magazine (PNM).
Autour d’un pot, de fraternelles discussions avec les amis d’associations engagées dans les combats communs pour les droits humains, contre le racisme, pour la Paix, comme avec ceux qui nous découvraient, ont conclu chaleureusement la soirée.
http://www.daniel-kupferstein.com/projections/219-pas-en-mon-nom-a-paris-10