Communiqués

Communiqués de Presse et Appels

  • Appel de l’UJRE avec un Collectif judéo-progressiste, humaniste et internationaliste

    Le Proche-Orient souffre et nous préoccupe

    Les victimes sont des civils

    En notre qualité d’humanistes, nous tenons à exprimer notre profonde solidarité aux familles des victimes du conflit.

    À ce jour les morts se comptent par milliers, d’un côté comme de l’autre de la frontière. L’augmentation quotidienne des pertes humaines nous préoccupe, ainsi que l’aggravation de l’escalade dans un proche avenir.

    Le détonateur, cette fois-ci, a été l’attaque terroriste brutale de civils israéliens perpétrée par le Hamas, organisation terroriste, fondamentaliste, qui ne représente pas la totalité du peuple palestinien mais juste une partie de la population de Gaza.

    Nous réprouvons et nous condamnons les assassinats, les séquestrations et les viols commis au sud d’Israël, et nous exigeons le châtiment des responsables de ces crimes. Nous exigeons le retour en vie de tous les otages qui servent de boucliers humains.

    Nous condamnons aussi les conceptions fondamentalistes et théocratiques du Hamas. Nous n’acceptons pas la mise en cause, par quelque vision fondamentaliste que ce soit, de l’existence de l’État d’Israël. Elle constitue un obstacle majeur à la conclusion d’accords pacifiques et contribue à alimenter les politiques bellicistes.

    Nous mettons en garde sur les conséquences tragiques et inhumaines, déjà observées par l’Organisation des Nations Unies, que la proclamation de l’état de guerre par l’État d’Israël entraînera pour la vie des civils palestiniens du fait qu’elle lui offre un cadre pour lancer une invasion terrestre imminente de Gaza. Nous affirmons qu’aucune circonstance ne justifie que des actes de guerre soient commis à l’encontre de la population civile.

    Nous réitérons notre condamnation des politiques de ségrégation instrumentalisées par Israël. Il est impératif de mettre fin à l’occupation de la Cisjordanie et à la colonisation des territoires palestiniens, toutes choses qui provoquent et alimentent le conflit.

    Le bombardement quotidien de la population civile de Gaza, le blocage de la fourniture d’électricité, d’eau, un siège qui n’autorise qu’un étroit couloir humanitaire pour l’entrée de denrées alimentaires ou le déplacement de personnes innocentes, tout cela est inhumain et constitue un crime de guerre. On ne peut pas condamner deux millions de personnes en raison des actions commises par un groupe extrémiste, sinon l’escalade de la violence n’aura pas de limite.

    Le soutien inconditionnel de puissances internationales à ceux qui participent à l’escalade guerrière repose sur des considérations géopolitiques ou stratégiques, jamais sur des considérations humanitaires.

    En notre qualité d’internationalistes juifs de nationalité argentine, brésilienne, canadienne chilienne, française et uruguayenne, nous soutenons l’exigence d’un cessez-le-feu immédiat émise par le Conseil de sécurité des Nations Unies, et d’une négociation permanente pour soutenir, surveiller et garantir le retour en vie des civils séquestrés et la fin du siège de Gaza.

    Nous réitérons notre soutien aux résolutions de l’ONU qui reconnaissent deux États pour deux peuples, jouissant de tous les attributs de la souveraineté dans les limites de la ligne verte de 1967.

    Pour que les deux peuples puissent compter sur des frontières sûres et reconnues, il est urgent qu’Israéliens et Palestiniens parviennent à un consensus en vue d’un bénéfice majeur : la coexistence pacifique. Notre soutien, notre adhésion ou notre engagement sont acquis à ceux qui travaillent jour après jour pour y parvenir.

    Un effet déplorable de ce conflit est l’accroissement de l’antisémitisme, comme réaction injustifiable : les menaces s’intensifient sur les Juifs du monde entier, sous prétexte de l’argument simpliste et fallacieux qui prétend rendre «les Juifs» responsables des actes du gouvernement israélien, ce qui méconnaît que nous formons un ensemble pluriel et non uniforme. Nous contestons de même la prétention d’Israël à représenter les Juifs du monde entier.

    De grâce, il est urgent de le reconnaître pour le comprendre : nous distinguons conceptuellement les «personnes juives», les «citoyens israéliens» et le «gouvernement de l’État d’Israël». Ignorer ces différences amène à méconnaître l’existence de communautés juives ayant des positions différentes, partout dans le monde, autant qu’ignorer l’existence d’une large citoyenneté arabo-israélienne.

    Religion et culture juive ne se confondent pas non plus : il y a de nombreux Juifs laïques de par le monde, qui se prononcent, en particulier, pour la Paix et l’entente entre les peuples.

    Cela est vrai pour les deux peuples : le Hamas ne représente pas la totalité du peuple palestinien. «Palestinien» ne veut pas dire «musulman», «musulman» ne signifie pas «islamiste», non plus qu’«islamiste» n’est synonyme d’«arabe». La diversité des peuples naît de la possibilité de rencontres. Il est de la responsabilité de chacun d’être prévenu contre ce type de préjugés.

    Les gouvernements doivent prendre la ferme décision d’éduquer à la Paix. Celle-ci est tangible : elle se concrétise par l’éducation à une coexistence harmonieuse, à la diversité culturelle, à l’action locale, dans les hôpitaux, les routes, les récoltes, les aqueducs, les habitations, les industries ; par un bien-être généralisé, par la sécurité, par la construction d’une vie digne.

    Pour cela, nous disons non à la guerre, oui à la paix !

    Pour la vie.

    5 novembre 2023

    Collectif judéo-progressiste, humaniste et internationaliste:

    • Asociación Cultural Israelita de Córdoba (Córdoba, Argentine)
    • Asociación Cultural Israelita Dr. Jaime Zhitlovsky (Montevideo, Uruguay)
    • Asociación Cultural y Deportiva Israelita Argentina I. L. Peretz de Santa Fe (Santa Fe, Argentine)
    • Asociación Sholem Buenos Aires (Ciudad Autónoma de Buenos Aires, Argentine)
    • Associação Scholem Aleichem (Río de Janeiro, Brésil)
    • Centro Cultural Israelita de Mendoza (Mendoza, Argentine)
    • Centro Cultural Israelita I. L. Peretz de Lanús (Buenos Aires, Argentine)
    • Centro Cultural Israelita Rosario (Rosario, Argentine)
    • Centro de Documentación y Biblioteca Pinie Katz (Ciudad Autónoma de Buenos Aires, Argentine)
    • Centro Literario Israelita y Biblioteca Max Nordau (La Plata, Argentine)
    • Estamos Aqui! (Porto Alegre, Brésil)
    • ICUF-Federación de Entidades Culturales Judías de la Argentina (Argentine)
    • IFT Idisher Folks Teater – Teatro Popular Judío (Ciudad Autónoma de Buenos Aires, Argentine)
    • Judeus Progressistas de Curitiba (Curitiba, Brésil)
    • Llamamiento Argentino Judío (Argentine)
    • Observatório Judaico dos Direitos Humanos no Brasil (Brésil)
    • UJRE – Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (France)

    Signatures: https://forms.gle/DkJjghUJKhD4yVW89

    Les personnes, institutions et organisations signent en accord avec les déclarations et positions émises dans le document commun émis par le Collectif judéo-progressiste, humaniste et internationaliste.

    Nous invitons ceux qui se sentent concernés par son contenu à y ajouter leur signature pour que notre voix résonne dans le monde.

    Nous ne permettons pas que l’on parle en notre nom ni que l’on nous assimile à des voix hégémoniques qui ne représentent pas nos positions.

     

     

  • Jenine: ne pas se résigner à l’état de guerre !

    Ne pas se résigner à l’état de guerre !

    Jenine, ville située au nord de la Cisjordanie occupée par Israël, compte quelques 40 000 habitants et des camps de réfugiés palestiniens regroupant près de 20 000 personnes.

    Malgré le contrôle permanent de l’armée israélienne, Jenine, qui est sous l’administration de l’Autorité palestinienne depuis la signature des accords d’Oslo en 1994, dispose d’une relative autonomie.

    La ville de Jenine ainsi que sa région subit comme l’ensemble des territoires occupés un développement permanent des colonies israéliennes, favorisé par le gouvernement israélien d’extrême droite. Au prétexte que les camps de réfugiés hébergeraient des « nids terroristes », l’armée israélienne a procédé pour la deuxième fois cette année à une incursion sanglante dans la ville et les camps de réfugiés.

    En janvier de cette année, l’intervention de Tsahal avait déjà provoqué une dizaine de victimes et des dizaines de blessés.

    Mi-juin, cette nouvelle incursion qui s’est enfin « terminée » le 5 juillet, appuyée par des bombardements et par la destruction de dizaines d’habitations, a causé au moins dix morts palestiniens, plus de cent blessés et 3 000 évacuations de réfugiés palestiniens qui ont fui les camps.

    Ces interventions militaires qui font un grand nombre de victimes civiles contribuent de fait à un enchaînement de violences, en partie dues à la volonté des colons qui se font justice eux-mêmes et attisent les réactions de mouvements palestiniens qui, en réponse, envoient des roquettes sur l’État hébreu à partir de Gaza.

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE), mouvement juif, laïque et progressiste, fidèle aux valeurs de la Résistance qui ont présidé à sa création, condamne avec fermeté ces incursions extrêmement violentes et ces provocations qui contribuent au développement de la colonisation dans les territoires occupés et repoussent sans cesse l’éventuel processus de paix juste qui permettrait la création d’un État palestinien aux côtés de celui d’Israël, ces deux États pouvant prospérer en paix dans le cadre d’une reconnaissance mutuelle.

    UJRE, le 7 juillet 2023

  • Le 14 Juillet est une fête républicaine!

    Empêchons un 14 juillet de la honte !

    Déclarée Fête nationale annuelle en 1880, la date du 14 juillet commémore la fin de la monarchie absolue et l’avènement de la République Française.

    Depuis près d’un siècle et demi, cette journée du 14 juillet s’organise autour de deux événements principaux :

    • un défilé militaire
    • un ensemble de festivités populaires destinées à marquer l’attachement indéfectible de la nation à la liberté, à l’égalité et à la fraternité.

    Mais le 14 juillet 2023 sera à marquer d’une « pierre noire » !

    En effet, dans une période où la guerre est de retour en Europe et où elles se multiplient dans le monde, où les populismes et l’extrême droite sont de plus en plus présents à la tête d’États, dans le monde et en Europe, où les droits des peuples sont de plus en plus bafoués partout sur notre planète, où les discriminations à l’égard des minorités, des croyances, des orientations sexuelles sont de plus en plus importantes et enfin où l’ultra-libéralisme continue sa marche en avant partout où il le peut au détriment des démunis, des avancées sociales et de la bonne santé de notre terre, le président de la République française n’a pas trouvé mieux que de choisir, comme invité d’honneur aux célébrations de notre Fête nationale, un homme pratiquant le racisme, fasciste d’extrême droite, le premier ministre indien Narendra Modi, en poste depuis 2014.
    Précisons ici en quelques phrases qui est cet individu :
    Il est membre depuis sa plus tendre enfance du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), un groupe paramilitaire nationaliste d’extrême droite depuis 1925. Ce groupe a été interdit plusieurs fois par les autorités coloniales britanniques, ainsi que trois fois par le gouvernement indien après l’Indépendance.
    Le mouvement est créé en 1923, d’abord sur le modèle des Faisceaux italiens de combat de Benito Mussolini puis s’inspire depuis 1925 des règles du parti nazi allemand. À titre d’exemple, il a créé des maisons de naissance sur les principes du Lebensborn nazi (association gérée par la SS et chargée de permettre la création et le développement d’une race aryenne), qui avec sa branche médicale Arogya Bharati, met en place dans les années 2010 un programme médical spirituel, à destination des couples hindous, qui leur permettrait de donner naissance à des enfants «parfaits, grands et à la peau claire» et ayant d’importantes «capacités mentales».

    L’organisation continue de se rendre responsable de violences, entre autres, contre les chrétiens, les musulmans et l’ensemble des forces qui pensent «autrement», dont les communistes. Cela entraîne des arrestations fallacieuses et de la torture pouvant aller jusqu’au meurtre.

    En 2020 à New Delhi, sur l’incitation du RSS et avec l’approbation du Bharatiya Janata Party (BJP), parti de la droite nationaliste indienne, des militants du RSS ont mené un violent pogrom contre des musulmans.

    Sur les réseaux sociaux, des actes de torture, des incendies et des agressions ont été filmés. Certaines vidéos témoignent d’une complicité de la police. Ces affrontements ont fait, entre le 23 et le 28 février, 42 morts et plus de 200 blessés.

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE), organisation juive, progressiste et laïque, fidèle aux valeurs de la Résistance qui ont présidé à sa création, et qui se bat depuis 80 ans contre toutes les formes de discrimination, est indignée par cette invitation d’Emmanuel Macron et considère qu’il commet là une erreur politique, morale, éthique historique impardonnable.

    Nous appelons ainsi tous les élus de la République et tous les médias, qui nous en sommes certains partageront notre indignation, à intervenir activement et formellement, par tout moyen de communication à leur disposition, en manifestant leur profond désaccord avec cette initiative scandaleuse qui fait vaciller notre République.

  • Journée Nationale de la Résistance 2023: communiqué de presse

    27 Mai 2023

    Journée Nationale de la Résistance

    L’UJRE, membre du Comité Parisien de la Libération (présidé par Jean Rol-Tanguy) et du Comité de pilotage de la Journée Nationale de la Résistance à Paris (présidé par Guy Hervy), relaie leur communiqué de presse émis ce jour le reproduisant ici:

    La loi du 19 juillet 2013 institue une Journée Nationale de la Résistance (JNR). Elle est fixée au 27 mai, historique date anniversaire de la première réunion dans la plus totale clandestinité du Conseil National de la Résistance en présence de Jean Moulin.

    En cette année des 80 ans du CNR et de la mort de Jean Moulin, le rendez-vous commémorant ce moment est prévu samedi 27 mai prochain à 10 heures 30, devant le 48 de la rue du Four (6ème arrondissement) pour un hommage qui se veut populaire et démocratique.

    Le Comité Parisien de la Libération (CPL) qui héberge les plus de 80 associations porteuses des valeurs et de la mémoire de la Résistance dans la capitale et les anciens départements de la Seine, qui anime leur Comité de pilotage, organise en leur nom ce traditionnel rassemblement mémoriel.

    À l’heure où l’extrême droite se voit autorisée à défiler dans les rues de Paris, il est indispensable de resserrer les rangs de tous les défenseurs de la démocratie, des libertés publiques et privées, de tous ceux qui récusent le racisme et l’antisémitisme, qui combattent les inégalités sociales et sociétales.

    Dans ce contexte, le CPL et le COPIL de la JNR à Paris, ses 80 associations mémorielles, se déclarent surpris et profondément attristés par la décision du Président de la République, d’honorer dans la plus grande discrétion le CNR et son fondateur, demain 24 mai au soir, entouré seulement de quelques invités.

    En ignorant les rendez-vous des 25, 26 et 27 mai 2023, organisés par le CPL et les associations patriotiques avec les derniers résistants encore présents, les ultimes témoins, les enfants des écoles, collèges et lycées, des artistes et créateurs, le Président Macron tourne le dos au monde résistant, celui-là même qui, année après année, se porte volontaire pour transmettre à la jeunesse de notre pays, le message de gloire et de sang de la Résistance française, de sacrifice et de renouveau.

    Jean Rol-Tanguy, Président du Comité Parisien de la Libération.

    Guy Hervy, coordonnateur du Comité de Pilotage de la Journée nationale de la Résistance à Paris

  • Djerba : Halte au terrorisme

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) exprime sa compassion envers les victimes, et leurs proches, du récent attentat perpétré aux abords de la synagogue de la Ghriba à Djerba (Tunisie), lequel intervient dans un climat de xénophobie affectant ce pays. Elle condamne ce crime avec la plus grande fermeté.

    L’UJRE, organisation juive, laïque et progressiste, considère cette attaque intervenue en ce lieu et à l’occasion d’un pèlerinage religieux – lequel s’inscrit dans le cycle des fêtes pascales juives qui commémorent la libération de l’esclavage d’un peuple – comme la marque d’un acte antisémite.

    Cet attentat a été revendiqué. Nous attendons des autorités tunisiennes qu’elles mènent les enquêtes nécessaires sur toutes les complicités possibles du meurtrier, membre des forces de police, qui outre les deux cousins pèlerins, français et israélo-tunisien, a aussi abattu un policier puis deux gardes.

    L’UJRE réaffirme avec force sa condamnation du terrorisme.

     

     

  • Darmanin contre la LDH : l’enjeu

    Darmanin contre la LDH : l’enjeu

    Mercredi 5 avril, le ministre de l’Intérieur, s’adressant successivement aux deux chambres parlementaires, n’a pas hésité, contre toute vérité, à affirmer l’absence d’incidents majeurs depuis trois ans dans son domaine de compétence. Il a mis en avant une légitimité de l’usage de la contrainte donnée par le droit aux forces de l’ordre. Mais il s’est refusé à assumer que ceci les contraignait à d’autant plus de devoirs. Lorsque des députés en rappelaient la nécessité, il est allé jusqu’à parler de «terrorisme intellectuel», alors même que des réactions internationales s’émeuvent d’un «usage excessif de la force en France».

    De plus, Gérald Darmanin s’en est pris à «une ultra gauche» qui aurait «infiltré le mouvement social» alors qu’une interrogation critique amène à présumer que cet extrémisme pourrait, parmi d’autres hypothèses, être un produit de l’activité policière destiné à déconsidérer le mouvement social.

    C’est dans ce contexte que le ministre a, contre toute évidence, qualifié de «fake news» les enregistrements de l’action des gendarmes à Sainte-Soline réalisés par la Ligue des droits de l’homme, qui démontrent le blocage, par les gendarmes, de la circulation du SAMU venant au secours des blessés. Le ministre est même allé jusqu’à mettre en cause la subvention reçue par la LDH.

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) condamne fermement cette attaque contre une organisation amie car elle rappelle que la Ligue des droits de l’homme est une association de défense des droits humains se donnant pour objectif d’observer, défendre et promouvoir les droits de l’homme au sein de la République française, dans toutes les sphères de la vie publique.

    Elle est née dans le sillage de l’Affaire Dreyfus et agit pour le respect des droits fondamentaux rassemblés dans les déclarations des droits de l’homme de 1789, 1793 et dans la déclaration universelle de 1948.

    L’UJRE considère qu’à travers cette attaque contre la LDH, il ne s’agit pas d’une simple dérive due au manque de lucidité du ministre, mais plutôt de l’un des aspects d’une stratégie consciente et conduite avec fermeté par le pouvoir en place, qui consiste à organiser la concurrence entre elles de toutes les forces de travail, pour en minimiser le coût, tout en épuisant les ressources naturelles dont on abandonne toute protection, en vue de poursuivre l’accumulation du capital financier. Tous les obstacles sur le chemin de cet objectif, notamment les organisations syndicales, celles de défense des droits humains et de la nature doivent être éliminés et, si besoin, réprimés violemment.

    Pour participer au combat contre une telle stratégie et contribuer à la lutte pour la priorité donnée à l’humain, l’UJRE, fidèle à ses engagements tenus depuis 80 ans, se tiendra aux côtés de la Ligue des droits de l’homme pour lui permettre de poursuivre ses activités quelles qu’en soient les conditions.

    UJRE, 11 Avril 2023

     

  • Un Geste choquant

    Non à la normalisation du Rassemblement National. Restons vigilants.

    Le 13 octobre dernier, Serge et Béate Klarsfeld se rendent à Perpignan pour remettre la Légion d’honneur à Phlippe Benguigui, président de l’association Zakhor, Pour la mémoire du camp de Rivesaltes. À cette occasion, le maire de la ville, dirigeant du Rassemblement National, Louis Aliot, propose à Serge Klarsfeld de lui remettre ainsi qu’à son épouse Béate, la médaille les faisant tous deux citoyens d’honneur de la Ville, ce qu’ils acceptent.
    L’Union des juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE), comme beaucoup d’autres, ne comprend pas cette acceptation. Cette cérémonie a engendré énormément d’incompréhension, de questionnements, voire de colère, d’autant que durant la campagne électorale des dernières municipales, M. Benguigui s’était mis en retrait de sa représentation locale des Fils et filles des déportés juifs de France (FFDJF) pour soutenir à temps plein la candidature de Louis Aliot.
    Face aux nombreuses réactions, Serge Klarsfeld a tenté de se justifier. Ainsi, dans un entretien accordé à Sonia Devillers (France Inter) le 21 octobre 2022, il explique que la «droite extrême» n’est plus un ennemi politique mais un adversaire, qu’il vaut mieux que cette droite extrême se rapproche de la droite plutôt que l’inverse, que l’ADN constitutif de l’extrême droite est exclusivement l’antisémitisme et que Louis Aliot et Marine Le Pen ne sont pas antisémites puisqu’ils ont condamné la rafle du Vel’ d’Hiv.
    L’UJRE, qui a toujours soutenu de toutes ses forces le formidable combat mené pendant plusieurs décennies par le couple Klarsfeld, se trouve désemparée et choquée, et observe avec grande inquiétude une telle dérive. Elle porte à votre connaissance la lettre ouverte à Serge Klarsfeld, que lui ont adressée Denis Peschanski (historien, directeur de recherche au CNRS-CESSP, France) et Renée Poznanski (historienne, professeur émérite (Université Ben Gourion du Néguev, Israël), qu’elle approuve sans réserve.

    Communiqué – Lettre Ouverte aux Klarsfeld

  • Justice pour Shireen Abu Akleh: pour une enquête internationale sur les violences policières israéliennes

    Meurtre d’une journaliste palestinienne

    Shireen Abu Akleh était une journaliste reporter d’origine américano-palestinienne âgée de 51 ans et exerçant depuis 1997 sa profession pour la chaîne Al-Jazira. Pendant 25 ans, elle a arpenté, souvent caméra au poing, Israël et les Territoires occupés, de Gaza à Ramallah, en passant par Jérusalem et Bethléem. Sur le terrain, ses reportages s’attachent à décrire aussi bien la politique de l’État d’Israël, les violences de son armée, que les manquements de l’Autorité palestinienne.

    Le mercredi 11 mai elle se rend, casque sur la tête et gilet « Press » sur le dos, à Jénine, grande ville du nord de la Cisjordanie occupée où l’armée israélienne mène depuis plusieurs semaines des opérations militaires. C’est à cette occasion qu’elle reçoit une balle en pleine tête et qu’elle sera déclarée morte à l’hôpital de Jénine.

    Devant le tollé international provoqué par cet assassinat, la police israélienne a fini par concéder qu’il était probable que la balle tueuse ait été tirée par elle.

    Comme si cela ne suffisait pas, 48 heures plus tard, à l’occasion des obsèques de la journaliste, la police israélienne a fait irruption dans les locaux de l’hôpital Saint-Joseph d’où partait le cercueil de la journaliste. Des échauffourées extrêmement violentes ont alors fait plusieurs dizaines de blessés et failli renverser le cercueil.

    La police israélienne a d’ailleurs décidé d’ouvrir une enquête et les responsables de l’hôpital Saint-Joseph ont l’intention de porter plainte contre l’irruption de la police israélienne dans cet établissement sous tutelle française et les violences de cette même police.

    Shireen Abu Akleh, tout comme les journalistes blessés, exerçaient leur profession : ils témoignaient de l’action israélienne à Jénine. Cette mort, une semaine après la célébration le 3 mai de la Journée internationale de la liberté de la presse, nous rappelle que le fléau des guerres qui continue de sévir dans le monde entier menace quotidiennement la sécurité des journalistes.

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) réaffirme avec force, comme elle le fait depuis plus de cinquante ans, que seule la voie vers la paix peut garantir la sécurité des peuples israélien et palestinien.

    Pour ce faire, une négociation impliquant les différentes parties en présence dans un cadre international adéquat, reconnaissant aux peuples israélien et palestinien le droit de jouir d’un État souverain dans des frontières sûres, parce que mutuellement reconnues, s’impose de toute urgence.

    UJRE, Paris, 20 mai 2022

  • Inacceptable relaxe de Zemmour

    Incroyable, insupportable, inacceptable mais hélas bien réel !

    Éric Zemmour qui se complaît à réécrire et à transformer l’histoire, notamment en expliquant que Pétain était « sauveur de juifs », a été relaxé par la cour d’appel de Paris.

    Les arguments fallacieux de la cour sont que les propos tenus par Zemmour n’heurtaient que les familles de déportés :

    [Elle] « constate que les propos de M. Zemmour, s’ils peuvent heurter les familles de déportés, n’ont pas pour objet de contester ou minorer, fût-ce de façon marginale, le nombre de victimes de la déportation ou la politique d’extermination dans les camps de concentration, et […] relève que si par arrêt du 23 avril 1945, la Haute Cour de justice a reconnu le maréchal Philippe Pétain coupable d’attentat contre la sûreté intérieure de l’État et d’avoir entretenu des intelligences avec l’ennemi en vue de favoriser ses entreprises en corrélation avec les siennes, celui-ci n’a pas été poursuivi pour un ou plusieurs crimes contre l’humanité tels qu’ils sont définis par l’article 6 du statut du Tribunal international annexé à l’accord de Londres du 8 août 1945 ».

    Il ne pouvait bien entendu en être autrement dans la mesure où la notion de crime contre l’humanité n’existait pas encore ! Conclusion des magistrats : l’infraction de « contestation de crimes contre l’humanité » passible d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende, pour laquelle Éric Zemmour était poursuivi, n’est « pas caractérisée ».

    Cette décision de la cour d’appel va donner carte blanche à tous les révisionnistes, qui pourront donc adresser autant de louanges qu’ils le souhaitent à Pétain. L’avocat de SOS Racisme et le parquet général de Paris ont annoncé former un pourvoi en cassation.

    Rappelons également que Zemmour n’en est pas à sa première infamie et qu’il a déjà été condamné à trois reprises :

    • En 2011, par la 17° chambre du tribunal correctionnel (1 000 euros d’amende), pour propos stigmatisants à l’encontre « des Noirs et des Arabes » : « Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait.». En même temps, il prétendait que les employeurs « ont le droit » de refuser d’embaucher des Noirs et des Arabes.
    • En 2018, par la cour d’appel de Paris (3 000 euros d’amende) pour « provocation à la haine religieuse» et « propos islamophobes ».
    • En 2020, par le tribunal de Paris (10 000 euros d’amende) pour « injure» et « provocation à la haine », suite à ses propos contre l’islam et l’immigration.

    L’UJRE s’indigne de cette décision et s’associe à tous les démocrates qui exigent comme elle que soit cassée cette odieuse décision, pour qu’un nouvel arrêt de cour d’appel soit rendu au plus tôt.

    UJRE, Paris, 19 mai 2022

  • L’UJRE s’associe à l’appel “Le 5 décembre, Paris fera taire Zemmour”

    L’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) s’est constituée pendant la Seconde Guerre mondiale pour combattre le nazisme et l’Occupation. Fidèle à ses valeurs, elle combat l’extrême droite, surtout quand elle se révèle pétainiste. Elle s’associe pleinement à l’appel ci-dessous, conforme à son histoire. Elle invite ses adhérents, ses abonnés et tous ses amis à le partager très largement et à répondre présent, le 5 décembre 2021, pour montrer que Paris est antifasciste.

    Le Bureau de l’UJRE, 1er décembre 2021.

     

     

    DIMANCHE 5 DÉCEMBRE 2021 à 13 h.

    Barbès – Rochechouart

    Le 5 décembre, Paris fera taire Zemmour

    Dimanche 5 décembre 2021, Eric Zemmour tiendra un meeting au Zénith, porte de La Villette, à Paris. Une grand-messe fasciste présentée comme une étape déterminante dans la campagne politique de ce nouveau candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle de 2022, déclaré officiellement depuis hier.

    Depuis des mois, Eric Zemmour déballe ses discours de haine en boucle, partout. Sa parole raciste, islamophobe, antisémite, misogyne, ultralibérale, sa réhabilitation des pires figures de notre histoire récente, dont Pétain, se répandent, avec la complicité aveugle ou assumée de celles et ceux qui ne cessent de lui tendre le micro ou de lui offrir des tribunes.

    À côté de lui, euphorisés par la libération de cette parole qui blesse et qui tue, les groupes fascistes se sentent pousser des ailes et multiplient les exactions. Ils prennent d’autant plus confiance que les autorités se gardent bien, pour l’heure, de réprimer leurs agissements. Certaines villes sont régulièrement le théâtre d’agressions et de dégradations de locaux militants et associatifs. Ainsi, par exemple, le 20 novembre dernier, à Paris, une quarantaine de militants d’extrême droite ont violemment attaqué le cortège de la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles.

    En tant qu’organisations du mouvement social, nous avons une responsabilité historique devant laquelle nous ne pouvons nous dérober. Nous ne pouvons pas laisser un leader fasciste s’exprimer dans notre ville sans construire une riposte politique et sociale. Le 5 décembre 2021, Paris devra montrer qu’il est antifasciste.

    Cette date se doit d’être utilisée par l’ensemble du mouvement social pour jeter les bases d’une dynamique renouvelée, face à l’extrême droite. C’est pourquoi l’Union des syndicats CGT de Paris (UD CGT 75), Solidaires Paris, et la Jeune Garde Paris appellent, conjointement, à l’organisation d’une réponse forte. Elles convient l’ensemble des organisations syndicales, politiques et associatives parisiennes à les rejoindre pour tenir, le 5 décembre, une manifestation contre Eric Zemmour et la parole fasciste.