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A propos d’un concert à la Philharmonie de Paris

Garantir les échanges culturels et intellectuels

L’UJRE (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide) réagit à la polémique autour du
concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël prévu à la Philharmonie de Paris le 6 novembre
2025, dans un contexte marqué par les appels au boycott culturel liés à la politique du
gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou.

L’UJRE a toujours distingué entre trois formes d’action* : Boycott, Désinvestissement et
Sanctions (BDS). Si elle soutient les désinvestissements et les sanctions décidés par des
institutions publiques ou privées, car ces mesures sont transparentes, argumentées et
contrôlables, en revanche, elle reste réservée sur le boycott, notamment culturel, scientifique
ou sportif, qu’elle considère contre-productif et dangereux. Le boycott isolerait les citoyens
israéliens qui s’opposent à la guerre et défendent la paix, tout en risquant d’encourager des
motivations antisémites difficilement identifiables, car individuelles et non déclarées
publiquement.

L’UJRE ne considère pas les biens culturels comme des marchandises et rejette également
l’idée selon laquelle la musique ou les artistes pourraient être intrinsèquement assimilés aux
crimes d’un gouvernement : aucun lien concret n’est établi entre cette formation de musique
classique et la promotion de crimes de guerre. Condamner un orchestre ou un chef d’orchestre,
sur une suspicion infondée d’appui à la politique de son gouvernement, serait une injustice
collective.

Elle met donc en garde contre une logique de boycott généralisé qui, par analogie, pourrait un
jour frapper les artistes français si leur gouvernement devenait autoritaire, à l’instar de ceux
de Trump, Bolsonaro, Milei et Netanyahou, qui ont fait la preuve de leur acharnement contre
la culture et la science. Elle dénonce enfin une forme de facilité morale du boycott culturel,
préférée parce qu’elle vise des artistes plus faciles à atteindre que les intérêts de responsables
économiques et politiques, notamment ceux des industriels de l’armement.

En conclusion, l’UJRE réaffirme son attachement à la liberté d’expression et de création
artistique, scientifique et intellectuelle, considérée comme un pilier essentiel de la démocratie
et du dialogue entre les peuples.

UJRE, Paris, le 3 novembre 2025.

* Le combat contre l’antisémitisme, une lutte nécessaire, Ed. UJRE, 2023.